Classement 2025 : Ces pays africains qui brillent par leur gouvernance
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La gouvernance reste un enjeu fondamental pour le développement durable en Afrique. Si le continent a souvent été associé à des défis en matière de transparence, de lutte contre la corruption ou de stabilité politique, les tendances récentes révèlent aussi des progrès notables. Le rapport 2025 de l’Indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique met en lumière les pays qui se distinguent par la qualité de leurs institutions, leur engagement citoyen et leur gestion publique.

Selon le rapport, la gouvernance en Afrique a connu une amélioration modérée sur la dernière décennie, malgré un ralentissement provoqué par la pandémie et des tensions géopolitiques dans certaines régions. Le score moyen de gouvernance sur le continent est passé de 49,9 à 51,5 sur 100 entre 2013 et 2023, traduisant une tendance à la consolidation des institutions, bien que les progrès soient inégaux.

Des pays comme le Botswana, le Cap-Vert, les Seychelles ou le Ghana figurent en tête du classement, grâce à leur stabilité politique, la transparence de leurs administrations et la garantie des libertés civiles. Le Sénégal, bien que confronté à des tensions politiques récentes, reste également bien positionné grâce à une société civile active et une tradition démocratique ancrée.

 

La gouvernance n’est pas un luxe. Elle est au cœur du progrès. Sans institutions fortes, aucune croissance n’est durable.

_Mo Ibrahim_

La qualité de la gouvernance est étroitement liée à la performance économique, sociale et environnementale des pays. Des institutions efficaces permettent une meilleure gestion des ressources, la confiance des investisseurs et une utilisation plus équitable des fonds publics. C’est également un levier pour l’accès à l’éducation, à la santé et à la justice.

À l’inverse, les pays connaissant une instabilité politique ou des dérives autoritaires, comme le Soudan, la Guinée ou le Mali, ont vu leur indice de gouvernance chuter. Les coups d’État, la répression des libertés et le manque de transparence dans la gestion publique affectent non seulement la cohésion sociale, mais aussi l’attractivité économique.

 

Malgré ces progrès, plusieurs défis restent à relever. La corruption demeure un fléau dans de nombreux pays, en particulier dans les secteurs des marchés publics, de la justice et de la sécurité. Les inégalités sociales et la faible participation des jeunes et des femmes à la vie politique freinent également l’émergence d’une gouvernance plus inclusive.

Par ailleurs, la gouvernance numérique, bien que prometteuse, reste encore peu développée. Seuls quelques pays ont mis en place des plateformes efficaces de services publics en ligne, ou des outils de consultation citoyenne digitaux. Ce manque d’innovation institutionnelle ralentit la modernisation des administrations.

Malgré tout, une nouvelle génération de dirigeants africains, souvent mieux formés et plus connectés aux réalités du terrain, émerge progressivement. Plusieurs pays ont engagé des réformes ambitieuses en matière de lutte contre la corruption, de transparence budgétaire et de décentralisation. Le rôle de la société civile, des médias indépendants et des organisations internationales reste également crucial dans l’accompagnement de ces processus.

La gouvernance africaine est donc à un tournant. Elle n’est plus seulement un obstacle, mais de plus en plus perçue comme un levier stratégique de développement.

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