L’histoire économique de nombreux pays africains est marquée par une forte dépendance à une ou deux ressources naturelles : pétrole, or, cacao, coton, cuivre… Cette spécialisation a certes permis des revenus rapides, mais elle a aussi exposé ces pays à de graves chocs économiques dès que les cours mondiaux s’effondraient ou que la demande chutait.

La diversification économique n’est plus seulement un choix stratégique : elle est devenue une urgence pour assurer une croissance inclusive, stable et durable sur le continent.

La dépendance à une ou deux filières expose les économies africaines à plusieurs risques majeurs;
Lorsqu’un pays tire 80 % de ses recettes d’un seul produit (pétrole, cacao, uranium…), il devient vulnérable aux aléas des marchés internationaux.
L’afflux de devises liées à une ressource unique peut déstabiliser d’autres secteurs (comme l’agriculture ou l’industrie) en rendant la monnaie locale surévaluée.

Les secteurs extractifs emploient peu de main-d’œuvre locale. De plus, l’exportation à l’état brut empêche de générer de la valeur ajoutée localement.

Les recettes de l’État, trop dépendantes d’une seule ressource, deviennent imprévisibles, rendant la planification budgétaire difficile.

Une économie diversifiée stimule les PME, le secteur manufacturier, les services, l’agriculture moderne — des domaines beaucoup plus intensifs en main-d’œuvre.

En multipliant les sources de revenus (tourisme, industrie, tech, agriculture…), les pays sont mieux préparés à encaisser une crise dans un secteur donné.

La diversification pousse à développer des savoir-faire, des compétences techniques, et encourage la transformation locale des produits.

Une économie plus variée est plus à même de garantir des revenus stables aux populations, en réduisant les inégalités régionales et sectorielles.

Diversifier les économies africaines n’est pas une ambition utopique : c’est une obligation stratégique. Cela demande des choix politiques forts, une vision à long terme, et surtout la volonté d’investir dans les hommes, les idées et les territoires. C’est à ce prix que l’Afrique pourra bâtir une croissance plus résiliente, équitable et souveraine.