L’Afrique enregistre des taux de croissance impressionnants. On parle de 5 %, parfois même 7 %, dans certains pays. Mais cette croissance est-elle réellement ressentie par la population ? Quand on regarde les marchés bondés, les rues encombrées, les hôpitaux débordés et les écoles sous-équipées, on se demande : où va cette croissance ?

Les chiffres impressionnent, mais ils ne disent pas tout. Une économie peut croître sans créer d’emplois. Elle peut croître tout en laissant de côté la majorité de la population. C’est le paradoxe africain : une croissance forte, mais peu inclusive.

Les chantiers se multiplient, les investissements étrangers arrivent, les centres commerciaux s’ouvrent dans les grandes villes. Mais pendant ce temps, les jeunes peinent à trouver un travail stable, les agriculteurs manquent de soutien, et les artisans sont livrés à eux-mêmes.

Ce qui rend une croissance réellement bénéfique, c’est sa capacité à transformer les conditions de vie. À réduire les inégalités. À offrir un avenir aux jeunes générations. Si un vendeur ambulant à Dakar ou une coiffeuse à Brazzaville ne voit pas sa vie évoluer, alors cette croissance est vide de sens.

Il est temps de repenser la croissance économique en Afrique. Elle doit être inclusive, durable, et pensée à partir des réalités locales. Il faut soutenir les secteurs qui créent massivement de l’emploi : agriculture, économie numérique, transformation locale des matières premières, services de proximité.

Les politiques publiques doivent être orientées vers la formation, l’entrepreneuriat, l’innovation. Il ne suffit pas d’attirer les investisseurs étrangers, il faut aussi renforcer les capacités des acteurs locaux. Une croissance saine est celle qui bénéficie aux citoyens, pas seulement aux multinationales.

L’Afrique a les ressources, l’énergie, la jeunesse et la créativité nécessaires pour bâtir une croissance à visage humain. Une croissance qui ne laisse personne de côté. Une croissance qui transforme, qui élève, et qui donne de l’espoir.

La véritable croissance ne se mesure pas en pourcentage, mais en vies améliorées.